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 « Vous me chercherez et vous me trouverez si vous me cherchez de tout votre cœur »

Jérémie 29 : 13

 

 

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Rubrique "AUTRES THÈMES" : Écrits spirituels - Pensées - Réflexions - Les Réformateurs - Psaumes -

Jean WICLEF - "L' étoile" du matin de la Réforme

 

 

 

 Jean Wiclef

 

Avant la Réforme, les exemplaires de l’Écriture sainte étaient rares. Mais Dieu ne permit pas que sa Parole disparût. Ce trésor ne devait pas rester enfoui. L’auteur de cette Parole pouvait la faire sortir de l’obscurité

tout aussi facilement qu’il ouvrait les portes des cachots ou brisait les barreaux des prisons où languissaient

ses enfants fidèles. Dans plusieurs pays, d’aucuns cherchaient la vérité comme on cherche des perles.

Ils furent dirigés providentiellement vers l’Écriture sainte et ils en scrutèrent les pages avec le plus grand soin, bien décidés à y trouver la lumière. Ils parvinrent peu à peu à discerner de nombreuses vérités oubliées depuis longtemps. Devenus des messagers de Dieu, ces hommes s’efforcèrent de briser les chaînes de l’erreur et

de la superstition. Ils invitaient les captifs à faire valoir leur droit à la liberté.

 

En dehors des vallées vaudoises, la Parole de Dieu avait été comme figée dans une langue que seuls les savants connaissaient. Mais le moment était venu de la traduire en langue vulgaire pour la mettre à la portée de tous.

La nuit allait bientôt disparaître. Lentement, les ténèbres se dissipaient, et, dans plusieurs pays, on voyait déjà les premières lueurs de l’aurore.

 

 

 

Au quatorzième siècle naissait en Angleterre Jean Wiclef, “l’étoile de la Réforme”. Son témoignage retentit

non seulement en Grande-Bretagne, mais au sein de la chrétienté tout entière. Sa puissante protestation

contre Rome ne devait jamais être oubliée. Ce fut le signal d’une lutte qui aboutit à l’émancipation des individus,

des églises et des nations.

 

Bien qu’ayant reçu une éducation libérale, Wiclef regardait la crainte de Dieu comme le commencement

de la sagesse. Au collège déjà, il s’était fait remarquer autant par la ferveur de sa piété que par sa science.

Sa soif de connaissances le poussa à embrasser toutes les branches d’études. Versé dans la philosophie scolastique, il put en dévoiler les erreurs, et ses études du droit canon et du droit civil le préparèrent à lutter vaillamment en faveur de la liberté civile et religieuse. La discipline intellectuelle qu’il avait acquise dans

les écoles s’ajoutait aux armes qu’il tirait de la Parole de Dieu et le mettait à même de comprendre la tactique des savants. Son génie et sa science lui valaient à la fois le respect de ses amis et de ses ennemis.

Ses partisans voyaient avec satisfaction que leur champion supportait avantageusement la comparaison avec les plus grands penseurs du pays. Aussi ses adversaires n’eurent-ils pas l’occasion de discréditer la cause

de la Réforme en alléguant l’ignorance ou la faiblesse de ses défenseurs.

 

A cette époque, les Livres saints n’existaient que dans des langues mortes et n’étaient accessibles qu’aux savants; mais certains d’entre eux avaient trouvé dans les Écritures la grande doctrine de la grâce de Dieu

et l’avaient incorporée à leur enseignement. De là, elle s’était répandue au-dehors, et plusieurs avaient été amenés à sonder les oracles de Dieu. La voie du futur réformateur se trouva ainsi préparée.

 

Lorsque son attention fut appelée sur les Écritures, il en entreprit l’étude avec la même conscience qu’il avait apportée à celle du programme universitaire. Après avoir éprouvé des aspirations que ni la scolastique, ni les enseignements de l’Église n’avaient pu assouvir, il trouva dans la Bible ce qu’il avait vainement cherché ailleurs.

Il y découvrit le plan de la rédemption, et contempla en Jésus-Christ l’unique Avocat de l’homme auprès de Dieu. Dès lors, se donnant tout entier au service du Seigneur, il prit la résolution de proclamer les vérités qu’il avait découvertes.

 

 

 

Comme sa lutte avec Rome n’était point un acte délibéré, Wiclef, pas plus que les réformateurs qui lui succédèrent, ne vit immédiatement où son œuvre devait le conduire. Mais son ardeur pour la vérité ne pouvait manquer de l’entraîner dans un conflit. D’ailleurs, plus il discernait les errements de la Papauté, plus il mettait

de ferveur à sonder les Écritures. Convaincu que les traditions humaines implantées. par Rome avaient supplanté

la Parole de Dieu, il en accusa hardiment le clergé. Il demanda que la Bible fût rendue au peuple et que l’Église reconnût à nouveau son autorité. Ce fut un puissant docteur, un prédicateur éloquent.


Sa connaissance des Écritures, la puissance de son raisonnement, la pureté de sa vie, son courage indomptable et son intégrité lui gagnaient l’estime et la confiance de tous: prompt à discerner l’erreur, il dénonçait avec hardiesse les abus sanctionnés par l’autorité de Rome. Aussi, un grand nombre de personnes qui avaient perdu confiance en l’Église à la vue des iniquités qui y prévalaient, acclamaient-elles avec une joie non dissimulée

les vérités annoncées par Wiclef. En revanche, quand les chefs de la hiérarchie constatèrent que l’influence

de ce réformateur primait la leur, leur fureur se déchaîna.

 

Alors qu’il remplissait les fonctions de chapelain du roi, Wiclef, s’élevant contre le tribut que le pape exigeait

de ce dernier, démontra que les prétentions papales sur les souverains séculiers étaient contraires à la raison

et à la révélation. Sa protestation exerça sur les esprits une influence d’autant plus grande que les exigences

du pape avaient provoqué une vive indignation parmi le peuple. Aussi le roi et les nobles s’unirent-ils pour s’opposer aux exigences du pontife en tout ce qui touchait à l’autorité temporelle et à la levée des impôts.

Ce fut là un coup redoutable porté à l’autorité papale en Angleterre.

 

 

 

L’institution des ordres de moines mendiants était un autre abus contre lequel le réformateur engagea une guerre longue et acharnée. Ces moines pullulaient à tel point en Angleterre qu’ils compromettaient la grandeur

et la prospérité de la nation. L’industrie, l’instruction publique, la moralité, tout se ressentait de leur pernicieuse influence. Leur vie d’oisiveté et de mendicité n’imposait pas seulement au peuple un lourd fardeau, mais elle ravalait les travaux utiles et démoralisait la jeunesse. Entraînés par leur exemple, un grand nombre d’adolescents embrassaient la vie monacale, et cela non seulement sans le consentement de leurs parents, mais souvent

à leur insu ou contre leur volonté.

L’un des anciens Pères de l’Église, élevant la vie monastique au-dessus de l’amour filial et des devoirs qui en découlent, avait écrit : « Si tu vois ton père se coucher devant ta porte avec pleurs et lamentations, et si ta mère te montre le corps qui t’a porté et le sein qui t’a allaité, n’hésite pas à les fouler aux pieds pour aller droit au Christ. »

 

Par cette « monstrueuse inhumanité », comme Luther la qualifiera plus tard, inhumanité “qui rappelle plus le loup et le tyran que l’esprit du Maître”, les enfants en venaient à renier leurs parents.1 A l’instar des pharisiens,

les chefs de la hiérarchie romaine anéantissaient le commandement de Dieu au profit de leurs traditions.

Des parents étaient privés de la compagnie de leurs fils et de leurs filles, et plongés dans la désolation.

Les pauvres dupes qui, plus tard, s’apercevaient qu’ils avaient manqué leur vie et réduit leurs parents au désespoir avaient beau regretter leur décision : une fois pris au piège, il leur était impossible de recouvrer

leur liberté.

 

Même des élèves d’universités, séduits par les discours des moines, entraient dans leurs ordres, au point que bien des parents, redoutant cette éventualité, renonçaient à faire étudier leurs fils. De ce fait, le nombre des étudiants dans ces centres scolaires se trouvait considérablement réduit. Les écoles languissaient et l’ignorance était générale.

Le droit de confesser et de donner l’absolution que le pape avait accordé aux moines mendiants était aussi

la source de maux innombrables. La soif du gain les poussant à accorder le pardon même aux pires des criminels

qui s’adressaient à eux, on vit bientôt le vice monter comme une marée.

Les malades et les pauvres étaient abandonnés ; les aumônes qui auraient dû leur être réservées allaient aux religieux, qui les exigeaient avec menaces, et dénonçaient l’impiété de ceux qui les leur refusaient. Les moines faisaient profession de pauvreté, ce qui n’empêchait pas leur fortune d’aller sans cesse en augmentant.

Leurs somptueux édifices et leurs tables richement servies rendaient d’autant plus apparente la pauvreté

de la nation. Pendant qu’ils s’adonnaient à la bonne chère et aux plaisirs, ils se faisaient remplacer dans leurs fonctions par des hommes incapables. Ceux-ci ne savaient que raconter des fables, des histoires invraisemblables et des farces pour amuser le peuple et l’asservir plus complètement encore. Les foules ignorantes en étaient venues

à croire qu’en somme la religion, moyen de s’assurer une place au paradis, consistait à reconnaître la suprématie du pape, à honorer les saints et à faire des largesses aux religieux.

 


Ellen G White


à suivre .......